Dans le langage courant, l’étiquette « trouble de l’attachement » est fréquemment utilisée à tort pour caractériser des enfants qui ont développé une relation d’attachement insécurisante, désorganisée ou même perturbée avec leur figure d’attachement (parent biologique, d’accueil ou d’adoption).

Il faut faire attention, car le trouble réactionnel de l’attachement fait toutefois référence à une présentation très précise qui est rarement rencontrée dans la population générale. Les nouveaux critères du DSM-5 mettent l’accent sur la présence obligatoire de carences graves dans les soins, soupçonnées d’être à l’origine du trouble. De plus, il est précisé qu’il s’agit d’un trouble à la prévalence inconnue, rarement vu en consultation psychiatrique et qu’il serait rare, même parmi les populations d’enfants sévèrement négligés (moins de 10 %).

Enfin, la présentation de ce trouble serait seulement connue chez les enfants de moins de 5 ans et le diagnostic devrait donc être émis avec beaucoup de précautions chez des enfants plus vieux.

Les critères diagnostiques sont les suivants :

  • L’enfant ne recherche presque jamais ou recherche minimalement du réconfort lorsqu’il est en détresse.
  • L’enfant ne répond pratiquement pas ou répond minimalement au réconfort prodigué lorsqu’il est en détresse.

Il doit aussi présenter au moins deux des trois critères suivants :

  • Réactivités sociale et émotionnelle aux autres minimales.
  • Peu d’affects positifs.
  • Épisodes de peurs, d’irritabilité ou de tristesse inexplicables observés lors d’interactions non menaçantes avec des adultes significatifs pour l’enfant.

L’enfant doit avoir subi des expériences extrêmes de soins insuffisants possédant l’un des critères suivants :

  • Négligence sociale prenant la forme d’un manque persistant de soins provenant d’un adulte afin de satisfaire les besoins de base d’un enfant pour ses besoins émotionnels de réconfort, de stimulation et d’affection.
  • Changements répétés de la personne prodiguant principalement les soins à l’enfant (ex. : changements fréquents de famille d’accueil), l’empêchant de former un attachement stable.
  • L’enfant grandit dans un milieu inhabituel qui limite sévèrement ses possibilités de former une relation d’attachement privilégiée avec un soignant (ex. : orphelinat avec un ratio élevé d’enfants-soignants).

On présume donc que ce sont ces expériences de soins extrêmement inadéquates et insuffisantes qui sont responsables des comportements perturbés.

L’enfant ne doit pas répondre aux critères pour un trouble du spectre autistique. Les perturbations doivent être présentes avant l’âge de 5 ans. L’enfant doit avoir un niveau d’âge développemental d’au moins 9 mois et le trouble doit être présent depuis plus de 12 mois.