Chez un enfant, la jalousie se déclare quand il se rend compte qu’il doit partager l’amour de sa mère. Cela commence donc vis à vis de son père, puis s’amplifie avec l’arrivée de ses frères et sœurs… Plus tard, c’est vis-à-vis de ses petits camarades qui ont d’autres jeux « beaucoup mieux… » que les siens, qui passent du temps avec une autre copine, etc. Loin d’être un défaut, la jalousie peut être une étape structurante du développement.
La jalousie : un sentiment naturel
N’importe quel individu, qu’il soit enfant, adolescent ou adulte, peut ressentir de la jalousie, notamment s’il se sent menacé.
Chez l’enfant, même si elle n’est pas systématique, la jalousie est un phénomène normal. Dans la façon dont il perçoit le monde, tout s’articule autour de lui, de ses désirs. Il lui est dès lors difficile de comprendre les besoins des autres.
Le sentiment de jalousie génère chez lui une sensation d’incompréhension et de culpabilité. Des sentiments douloureux qu’il a du mal à gérer. Pour l’aider, il est important de comprendre les motifs de son insécurité et donc de sa jalousie.
La jalousie entre frères et sœurs
Au sein d’une fratrie, la jalousie peut entraîner des disputes violentes. Si cela reste dans les règles fixées (on ne se bat pas, on ne s’insulte pas…), le mieux est de laisser vos enfants régler leur conflit entre eux. Ces disputes leur apprennent à démêler une situation, à développer la qualité de leurs rapports avec les autres, à se différencier. Ils prennent conscience de leurs forces, de leurs faiblesses, et de celles des autres.
Chaque enfant est unique et a ses propres besoins
Placer vos enfants sur un pied d’égalité pour limiter les rivalités ne règle rien. Mieux vaut leur apprendre que chacun d’eux est unique, les individualiser, et leur donner à chacun la place qu’il doit occuper en fonction de son âge.
« C’est l’anniversaire de ton frère, voilà pourquoi, toi, tu n’as pas de cadeau. Pour ton anniversaire, ce sera à ton tour d’être gâté. Et quoi qu’il arrive, nous t’aimons autant que ton frère. »
« Ta sœur est plus grande, elle en a l’utilité ; c’est pourquoi elle a un téléphone portable. Tu en auras un, toi-aussi, quand tu auras son âge ou que tu en auras besoin. »
Dans un même ordre d’idée, évitez de comparez vos enfants : « tu es plus timide que ton frère », « moins agile que ta sœur »… sont des jugements qui les enferment dans une case prédéterminée et les empêchent de développer et d’explorer tous les aspects de leur personnalité.
Aider votre enfant jaloux
Peut être faut il faire soi même un peu d’introspection ? Consciemment ou non, n’ai-je pas moi-même une certaine préférence qui « alimente » la jalousie ? De bonne foi souvent (un enfant est malade ou plus fragile) n’ai-je pas tendance à m’occuper davantage de l’un, alors que je pourrais déléguer ?
Discutez-en ensemble, permettez-lui de vous livrer ce qu’il a réellement sur le cœur. Montrez-lui que vous le prenez au sérieux et que vous comprenez son sentiment.
Aidez votre enfant à comprendre sa jalousie, clarifiez la situation. Montrez-lui qu’il ne doit pas se sentir menacé. Expliquez-lui pourquoi il y a des différences. Rassurez-le, aidez-le à trouver sa place. Redonnez-lui confiance en lui, en valorisant ses capacités.
Proposez des pistes de solution : sa meilleure amie joue beaucoup avec la petite voisine ? Cela ne veut pas dire qu’elles ne sont plus meilleures amies ou que la voisine est « mieux » que votre enfant. Une amitié peut être partagée. Pourquoi ne joueraient-elles pas toutes les trois ?